Resident Evil : journal du gardien du manoir-Spencer (complement perso au document du jeu)

Publié le 14 Mai 2011

J'ai eu l'idée d'écrire le début du journal du gardien du Manoir Spencer pour faire la jonction jusqu'aux pages officielles citées dans le document du jeu. En bonus, j'ai également fait deux nouvelles photos pour l'illustrer.

J'espère que cela vous plaira si vous êtes fans de ce jeu mythique et plus particulièrement de "Resident Evil Rebirth"

 

 

20 novembre 1996

 

La galère qui me poursuivait ces derniers temps prend fin aujourd’hui : j’ai décroché un poste de gardien au manoir Spencer dans les montagnes Harklay. Mon passé sulfureux d’ancien marine qui, jusque là, a été un vrai boulet pour se réintégrer dans la vie civile m’a, cette fois, servi de sésame pour avoir ce job.

 

1er décembre 1996

 

Je suis arrivé au manoir par la voie des airs, l’ancienne route d’accès a été supprimée depuis longtemps et seul un hélicoptère permet de rejoindre le site. Cette immense propriété isolée de tout sert de façade à la « Umbrella Corporation » pour dissimuler ses laboratoires secrets sur la recherche d’armes biologiques génétiquement modifiées.

Les types qui m’ont recruté n’ont pas l’air de rigoler et m’ont bien fait comprendre que si je l’ouvrais sur tout ce qui se passe ici, je pourrais bien finir comme sujet d’expérience ; je vais donc tenir ce journal qui ne sortira pas d’ici pour m’aider à tenir ma langue et extérioriser tout ce que je verrai. Je n’ose imaginer ce qu’il est advenu de mon prédécesseur, peut-être un peu trop bavard !

 

2 décembre 1996

 

Cet immense manoir est un vrai labyrinthe : d’immenses salles au luxe incroyable alternent avec d’autres pièces plus modestes réservées au travail et à la recherche. Difficile de s’y retrouver dans tous ces couloirs et ces escaliers. Et encore, je n’ai accès qu’au corps principal du bâtiment, le laboratoire souterrain et la résidence des chercheurs m’étant interdit pour le moment. On m’a fourni un plan, il faut que je l’étudie en détail.

 

15 décembre 1996

 

Je commence à m’habituer aux lieux et à l’ambiance qui règne ici. Hormis l’obligation de rester sur le domaine et le fait d’être soumis à la loi du silence, ce boulot est plutôt cool : fermeture des portes, rondes de nuit, nourrir les nombreux chiens parquées dans les cours intérieures entourant le manoir…

Nous avons la possibilité de sortir dans les bois entourant la propriété, histoire de changer d’air ; pas de risque que l’on fasse une virée en ville : les premières habitations sont à des kilomètres.

L’avantage est qu’ici, on ne te pose pas de questions sur ton passé, chacun s’attelle à la tâche qui lui est assignée en évitant soigneusement de s’occuper des affaires des autres : tout le personnel est tenu au secret, des chercheurs aux domestiques, et nous sommes tous conscients que le moindre écart serait sanctionné de manière ‘définitive’. Du coup, cet accord tacite, cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de chacune de nos têtes favorisent les relations informelles entres les habitants du manoir, il arrive que des chercheurs se joignent aux membres du personnel pour jouer aux cartes et se réunir autour d’un verre.

La nourriture et les alcools sont de grandes qualités, ce qui adoucit un peu notre statut de ‘prisonniers’ consentants, néanmoins l’atmosphère qui règne partout, même à l’extérieur, est toujours très pesante comme si l’irréparable pouvait se produire à tout moment.

 

 

 

 

25 décembre 1996

 

On a du mal à croire que c’est aujourd’hui Noël, pas de jour férié ni d’ambiance de fête dans cet endroit. Ces chercheurs ne s’arrêtent jamais comme si leur vie en dépendait, ce qui, tout compte fait, est peut-être le cas.

 

 

10 janvier 1997

 

Aujourd’hui j’ai croisé un grand type blond aux lunettes noires appelé Albert Wesker et dont tout le monde semble avoir peur. C’est vrai que ce mec fout les jetons : il est glacial, sûr de lui et semble dévoré d’ambition personnelle. Il me donne l’impression d’être prêt à tout pour arriver à ses fins une fois qu’il s’est fixé un but.

 

 

17 janvier 1997

 

Me suis lié d’amitié avec un garde du nom de Scott, on a pris l’habitude de jouer au poker avec quelques autres durant notre temps libre. Vu le nombre de gardes et de chiens ajoutés à l’isolement du site, personne ne risque de pénétrer à l’intérieur du domaine. Mais peut-être servent-ils autant à empêcher d’en sortir que d’y entrer ?

Je me suis toujours demandé pourquoi les cimetières avaient des murs aussi hauts alors qu’il n’y a rien d’intéressant à voler ? Comme si l’on avait peur que les choses enfouies à l’intérieur aient brusquement envie d’aller faire un tour à l’extérieur….brrr, cet endroit commence à me taper sur les nerfs pour me donner des idées pareilles. Faut que je fasse gaffe, j’ai tendance à un peu trop picoler en ce moment.

 

 

1er février 1997

 

Il fait un froid glacial qui renforce le sentiment d’isolement que nous éprouvons tous, à l’exception peut-être de Wesker qui doit se sentir dans son élément vu qu’il a un glaçon à la place du cœur. A l’extérieur, tout est figé et silencieux ce qui donne l’impression angoissante d’être les derniers êtres vivants continuant, coûte que coûte leur mission vers on ne sait quel but.

 

 

15 février 1997

 

Pour soigner ma névrose, je n’ai rien trouvé de mieux que me passer un film d’horreur : ‘La nuit des morts-vivants’ : heureusement que ces choses là n’arrivent qu’au cinéma. Quel abruti ! je vais sûrement y penser lors de ma première ronde, cette nuit, quand je vais parcourir les couloirs interminables de ce satané manoir. Je vais prendre un verre, tiens, pour me donner du courage. Ah, il est beau l’ancien soldat ! mais ce foutu endroit déprimerait le caractère le mieux trempé. Nous avons tous hâte que le printemps revienne.

 

 

 

 

 

 

1er mars 1997

 

Je viens juste de rentrer d’une autorisation de sortie de huit jours. Arrivé à Racoon city, j’ai eu l’impression de m’éveiller après un long cauchemar : Au début, la foule et le bruit m’ont tellement étourdi que je devais marcher comme un zombie dans la rue, les gens me regardant d’un air suspicieux. Je me suis peu à peu réhabitué à la vie urbaine survoltée mais il m’a fallut du temps. J’avais oublié à quel point cette ville a grandi, boostée par les subsides fournis par la ‘Umbrella Corporation’. Une grande partie de la population vie et travaille grâce à la firme pharmaceutique internationale tout en ignorant la face cachée de l’iceberg : les armes biologiques. Cette ville est comme leurs expériences, elle grossit et se modifie sous l’action de l’argent qu’il lui injecte : L’hôtel de ville et le commissariat se sont agrandit et de nouvelles infrastructures poussent comme des champignons. Mes proches m’ont trouvé anxieux et fatigué avec les nerfs à fleur de peau, je leur ai dit de mettre ça sur le compte du stress sans m’épancher davantage de peur de commettre un impair.

 

 

20 mars 1997

 

 

Je viens de me rendre compte que la permission du début du mois était, en fait, un test afin de vérifier ma fiabilité et ma discrétion. L’ayant passé avec succès, ils m’accordent leur confiance en m’autorisant à accéder à certaines zones pour nourrir quelques-unes de leurs ‘créations’. Je m’attendais au pire mais tout ce que j’ai vu dépasse l’imagination. Après l’injection d’un virus appelé T, toutes formes de vie, végétale ou animal, se modifient pour donner naissance à une aberration monstrueuse et visiblement incontrôlable. Ces types se prennent pour Dieu et jouent aux apprentis sorciers, tout cela finira mal. Ils ne s’arrêtent jamais et, la fatigue aidant, l’un d’eux commettra, un jour, une erreur fatale.

 

 

13 avril 1997

 

J’ai atteint le point de non-retour : après ce que j’ai vu, je ne peux plus reculer et quitter la société. Seul la mort m’en libérera, encore qu’ici, la mort devienne elle-même une notion toute relative. Des zones du complexe me sont encore interdites, pourquoi ? Jusqu’où ont-ils poussé leurs recherches ? J’imagine (en espérant me tromper) que tester leurs expériences sur des animaux et des plantes ne leur a pas suffit, l’être humain est un cobaye tellement plus intéressant. Ces chercheurs n’ont plus aucune conscience et sont mille fois pire que les monstres qu’ils ont créés. Le plus inquiétant est que je deviens comme eux, froid et distant, perdant toute objectivité et continuant mon travail comme si de rien n’était.

 

 

21 mai 1997

 

J’ai vu dans les journaux que Racoon ne cesse de s’agrandir et de prospérer. Si les gens connaissaient la menace tapie à leur porte et peut-être sous leurs pieds, ils cesseraient de louer les mérites d’Umbrella. Que ne puis-je retrouver cette saine ignorance ?

 

 

30 juin 1997

 

On aperçoit de moins en moins la grande silhouette de Wesker roder dans le complexe, je me demande ce qu’il mijote ? Ce type ne roule que pour lui, je parie qu’il est prêt à se vendre au plus offrant pour agrandir son pouvoir personnel, quitte à trahir ses anciens mécènes.

 

 

16 juillet 1997

 

Des rumeurs circulent selon lesquelles Brian Irons, le chef de la police de Racoon, toucherait des pots-de-vin et serait soudoyer par Umbrella pour qu’il ferme les yeux sur les agissements occultes de la société et son implantation en divers endroits stratégiques de la ville. Quand on a le pouvoir et l’argent, il est facile de manipuler les humains par la peur ou l’appât du gain. Moi-même que suis-je devenu sinon une de leurs marionnettes.

 

 

 

1er août 1997

 

Un nouveau directeur de recherche appelé John est arrivé, sûrement pour remplacé Wesker qu’on ne voit presque plus. Il paraît éminemment sympathique comparé à son prédécesseur qui doit être occupé à quelque obscure besogne.

 

 

3 septembre 1997

 

L’unité d’élite S.T.A.R.S (Special Tactics And Rescue Service) située à Racoon se modernise et a reçu des crédits supplémentaires, paraît-il. Je me demande s’ils seraient de taille à affronter les spécimen créés ici ?

 

10 Novembre 1997

 

Cette nuit, en faisant ma ronde, j’ai vu qu’un container en acier portant les lettres V-ACT a été transféré sous bonne escorte depuis les laboratoires souterrains jusqu’à une crypte secrète située à l’arrière du manoir près du vieux cimetière. Quelle monstruosité peut-il contenir encore ? Les types qui le transportaient n’en menaient pas large, leurs faces blêmes ressortaient sur l’obscurité de la nuit. J’espère qu’il est bien fermé, je préfère ignorer ce qu’il contient.

 

 

1er décembre1997

 

Il y a aujourd’hui un an que j’ai mis les pieds pour la première fois dans ce manoir, une seule année qui m’a fait perdre le peu d’humanité qui me restait, moi qui pensais être allé au bout de l’horreur après les atrocités vus pendant la guerre. Celles-ci sont pires encore, car dissimulées sous des dehors respectables.

 

 

 

 

 

1er janvier 1998

 

Une nouvelle année commence. Que nous nous réserve t-elle ? Sûrement rien de bon. Tout le monde est fatigué et à cran comme pressentant l’arrivée d’une catastrophe imminente.

 

 

25 février 1998

 

Cette nuit, alors que j’effectuai ma ronde dans le passage extérieur qui mène à une porte verrouillée par un système de médaillon, j’ai cru entendre résonner dans le lointain un cri vaguement humain accompagné d’un bruit de chaîne. Il semblait provenir des abords du parc où se trouve le grand cimetière. Ce hurlement où se mêlaient désespoir et souffrance m’a glacé le sang, cela m’a évoqué l’appel d’une âme en peine aspirant au repos.

 

 

10 mars 1998

 

Dans une petite serre située tout au bout du couloir où donne ma chambre, les chercheurs ont disposés une sorte de plante constituée d’innombrables lanières ressemblant à des fouets. Cette aberration génétique frappe tout intrus s’approchant d’elle. Nul doute qu’ils l’ont mise là pour protéger un objet important. Cela correspond bien à leur esprit tordu de dissimuler des choses dans des pièces truffées de pièges.

 

 

2 avril 1998

 

Scott est passé me voir pour me dire qu'il avait obtenu une permission de quelques jours. Il s'était mis sur son trente et un et je l'ai un peu charrier en lui disant qu'il était "à croquer".

 

 

15 avril 1998

 

On m'a prévenu de ne surtout pas ramasser la clef, posée sur une dalle au sol, dans le couloir aux armures qui mène à la mezzanine de la grande bibliothèque. Sinon, ont-ils précisé avec un sourire sinistre, je risque de nourrir les chiens mais, d'une manière différente de celle que je fais habituellement. Qu'ont-ils voulu dire par là ?

 

 

27 avril 1998

 

En me dirigeant vers les cuisines, j'ai entendu quelqu'un jouer du piano dans le petit salon-bar. Même un inculte comme moi a reconnu les notes de la "Sonate au clair de lune" de Beethoven.

 

 

2 Mai 1998

 

Il faut absolument que je change l'ampoule grillée dans la partie du couloir près de la galerie de tableaux et du bureau du vieux Spencer, c'est lugubre à souhait, un vrai coupe-gorge.

 

 

8 mai 1998

 

Il faudrait vraiment que je pense à ranger ma piaule qui ressemble à une vraie porcherie avec mes fringues éparpillées et toutes ces bouteilles d'alcool qui trainent; si ça continue, j'aurai bientôt des souris dans mon placard. Bah, ça attendra un peu, Scott doit passer demain soir avec quelques autres et on va sûrement picoler, je nettoierai plus tard quand j'aurai retrouvé la forme.

 

(Jonction avec le document du jeu)

 
9 mai 1998 :

Ce soir, j’ai joué au poker avec Scott, Steve le chercheur et Alias le garde. Steve a beaucoup gagné, mais je pense qu’il a triché. Ordure !

10 mai 1998 :

Aujourd’hui, l’un des principaux chercheurs m’a demandé de m’occuper d’un monstre qui ressemble à une sorte de gorille dépecé. Il m’a dit qu’il fallait le nourrir d’animaux vivants.
Lorsque je lui ai jeté un cochon, le monstre a commencé par jouer avec… puis il lui a arraché les pattes et les viscères, avant de commencer à le dévorer.

11 mai 1998 :

Vers 5 heures du matin, Scott est venu me réveiller. Il m’a vraiment fichu la trouille. Il portait une combinaison de protection. Il m’a dit d’en enfiler une moi aussi.
J’ai compris qu’un accident s’était produit dans le labo du sous-sol. Je savais que ça arriverait un jour. Ces imbéciles de chercheurs ne dorment jamais, même pendant les vacances.

12 mai 1998 :

je porte cette saleté de combinaison depuis hier. J’ai la peau sale et ça me démange. Les chiens me regardent d’un drôle d’air. Pour leur apprendre, je ne les ai pas nourris aujourd’hui. Bien fait pour eux.

13 mai 1998 :

Je suis allé à l’infirmerie parce que mon dos était tout gonflé et me démangeait. Ils m’ont bandé le dos et le docteur m’a dit que je n’avais plus besoin de porter la combinaison. Je n’ai qu’une seule envie : dormir.

14 mai 1998 :

Lorsque je me suis réveillé ce matin, j’ai découvert une autre ampoule à mon pied. J’ai dû traîner du pied en allant au chenil. Les chiens ont été étonnement calmes toute la journée.
Je me suis ensuite aperçu que certains d’entre eux s’étaient enfuis. C’est peut-être leur moyen de se venger après trois jours de jeûne. Si quelqu’un s’en aperçoit, je vais passer un sale quart d’heure.

16 mai 1998 :

J’ai entendu dire qu’un chercheur qui avait tenté de s’échapper du complexe a été tué la nuit dernière. Tout mon corps me brûle et me démange la nuit.
Lorsque j’ai gratté mon bras enflé, un morceau de chair putréfiée est tombé.
Bon sang, qu’est-ce qu’il m’arrive ?

19 mai 1998 :

Plus de fièvre mais démangeaisons. Très faim aujourd’hui, mangé nourriture des chiens.

21 mai 1998 :

Ca gratte, gratte Scott venu sale tête alors je l’ai tué, Délicieux.

4 / /

Gratte. Délicieux.

 

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Rédigé par Kako

Publié dans #Resident Evil

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P
Vraiment bien !
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N
Je suis tombé par hasard sur cet article. Très plaisant à lire et sympa la photo !
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S
Super sympa l'idée du gardien , jai eu plaisirs à la lire
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K
Merci beaucoup !